El camino de Santiago (3)

Deux semaines sur les chemins de Compostelle, sortes de treks millénaires vers le tombeau de Saint-Jacques, le fameux apôtre du Christ (un mec qui pèse visiblement).

Ci-dessous la carte de tous les caminos en Espagne. Chacun d'entre eux est balisé par des flèches jaunes, et également truffé d'auberges de pèlerins financées par l'UE, d'églises romanes, de villages bucoliques avec bars à tapas. 
J'ai suivi le camino norte (en orange tout là-haut) puis le camino Inglés (en orange clair au nord ouest). 
Mon téléphone a refusé de s'allumer pendant une semaine, emportant toutes mes photos et mes contacts avec lui.
Finalement, il a accepté de se rallumer à mon arrivée à Saint jacques. 
Coïncidence ou miracle, la question reste en suspens. 🙏

El Camino norte.
La côte nord de l'Espagne m'a fait comme l'impression d'un monde symétrique à la côte française. Une sorte de monde parallèle, avec autant de stations balnéaires, mais plus de montagnes, de côtes sauvages et d'espaces infinies. Le soleil m'a accompagné tout du long. 

D'abord le Pays-Basque et ses cotes qui me rappellent que P= mgcos(alpha) et que T = mgsin(alpha) où alpha est l'angle de la pente. 

Des villes historiques comme Guernica très historique et Bilbao plus contemporaine et artistique, petit coup de cœur. 💕

Je dors principalement en auberge de jeunesse, ce qui favorise les rencontres avec d'autres voyageurs. 
Néanmoins, je ressens la solitude dès que je reprends la route et que je laisse derrière moi ces compagnons. La notion de voyage solitaire prends tout son sens désormais, sans que cela m'effraie plus que ça. 

Les couleurs du crépuscule à Guernica, qui prédise un jour très chaud le lendemain d'après Angel- un ancien de Guernica qui m'a accueilli pour une douche chaude. 

Quelques jours plus tard, je fais ma première rencontre avec le camino. Je me fais accosté par hasard par une aubergiste qui me propose un lit. 
C'est en fait une auberge de pèlerins (peligrinos) où je rencontre mes premiers compagnons de route: Richard un néerlandais, Anna, Jennifer, Leo et Joshuah. On partage nos histoires respectives, et on joue du ukulele en fin de soirée. 

Je marcherai un peu le lendemain avec Richard, en direction de la baie de Santander. 
Plus tard, je rencontre d'autres pèlerins, mais à vélo cette fois ! On les appelle les bicigrinos.
Rich et José Luiz, respectivement anglais et espagnol, puis Yelena, une croate venant de Stockholm. 

Départ matinale de San Vicente de la Barquera featuring José Luiz. 

Las Asturias. 

En direction de Gijón, le paysage devient de plus en plus montagneux. Les grands espaces donne un air de States. 
Face à ces cotes bien reloues, je décide néanmoins de battre mon record de kilomètres (140km)  pour arriver samedi soir à Gijón, avec l'espoir de faire la teuff- à l'espagnol. J'avais gardé le bon souvenir de mon dernier samedi à San Sebastian. 

Sauf que bien entendu, j'arrive trop fatigué pour sociabiliser, et je m'endors dans mon hostel, comme un bébé dans l'eau. (et non comme un poisson) 

La Galice et le camino Inglés. 

Arrivé à la bifurcation vers Santiago, je fais le choix de poursuivre sur la côte nord, pour découvrir la région de Galice. J'ai entendu de mon cher Oscar qu'il y a du surf là-bas, donc possiblement des jeunes de mon âge et des beaux paysages. 🏄‍♂️🤙

J'avais pas faux sur les paysages.
Par contre j'ai rarement vu une concentration si faible de jeunes. C'était étrange comme ambiance mais ça m'a donné un petit moment seul avec moi-même, dans ma tente, hors du camino. 

Néanmoins après 3 jours, j'arrive sur le camino Inglés, et je reprends mon petit rythme: dodo en Auberge, réveil à 7h, départ 8h, café-tortilla avec Ryan l'anglais qui faisait des étapes de 50km, sandwich à 14h, ptite sieste ou visites. Et rebelote. 

Arrivée à Santiago de Compostella. 

Les 2 derniers jours, j'essaie de n'emprunter que le chemin balisé pour les pèlerins, histoire de me mettre dans le mood, peu importe si je dois marcher sur les cotes, dans la boue, ou les deux.

J'aperçois un bloc de granite, indiquant les 10 derniers kilomètres. 🙏
Et finalement, le moment tant attendu, j'entre dans la ville sainte puis la plaza de la cathédrale, le dimanche 31 octobre, avec un brin d'émotion. Des pèlerins en pleurs, de joie ou parce que leurs pieds sont tout champignoneux. 
Puis moi et ma Mule, un autre pèlerin parmi mille, tout content de tout ce chemin parcouru, de ces rencontres riches de sens. 


Le fameux refrain de Jazzy Bazz fait écho en moi: "les chemins se croisent et se séparent".

Direction Portugal. 

Hasta Luego le nord, direction le Portugal. J'aimerais peut-être m'installer quelque temps là-bas, apprendre la langue et faire quelque chose d'utile si possible pour les autres. Être un peu moins tourné vers mon petit plaisir de voyageur. 

En attendant, un nouveau souffle me fait dériver sur la côte Atlantique de l'Espagne.

Une pensée en ce 1er novembre pour tous les morts, qui dans le silence gardent précieusement toute la sagesse du monde. 🕯️

Commentaires

  1. Qu'il est beau le monde que tu décris.
    Merci pour ces poèmes sur le mouvement et sur la grâce du monde qui te traverse et que tu traverses.
    Tendrement

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  2. Bella descriptivo lleno de emoción y humanidad

    Gracias por contarnos un abrazo

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  3. Trop bien ! Nous on va arriver à Santiago que dans environ deux semaines... Merci beaucoup pour la notion, je suis très impressionné que tu as retenu tous nos noms. Je te souhaite une magnifique continuation !

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  4. Un pèlerin parmi mille certes, mais marchant autant sur les pas de Mahomet que sur ceux de Saint Jacques sans oublier ceux du vieux mur du grimpeur tu en es le plus transdisciplinaire 📚

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